
- Cher ?
Je la vois continuer de marcher sans se retourner vers moi.
- Cher attends !
Je marche vers elle, elle rejoint l'ancienne chambre de Katie, ayant quitté la notre. Elle s'enferme dedans avant que j'ai pu la rejoindre. Je frappe la porte.
- Ouvre-moi.
Je frappe une nouvelle fois et colle mon oreille sur la porte, elle ne fait aucun bruit, espérant sûrement que je parte.
- S'il te plaît...
Je reste, les mains sur la porte, espérant qu'elle m'ouvre. Qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me pardonne. Qu'elle me regarde, enfin.
- Cher, s'il te plaît !
J'entends un objet exploser près de mon oreille. Elle a envoyé quelque chose contre la porte.
- Casse-toi.
Je me recule, blessée. Je baisse la tête et pars vers le salon. Les garçons ont allumé la télévision et mît la chaîne musical mais plus aucune mélodie ne me fait sourire. Les chansons qui passent n'ont plus de saveur. Elles ne me donnent plus envie de chanter.
Je prends le portable de ma poche. Ça fait deux semaines, deux semaines que Joris ne m'a plus parlé. Je regarde une nouvelle fois ma liste de message et je tombe sur son dernier message.
Mensonge.
Harry s'avance vers moi et prend mon portable.
- Tu devrais arrêter de te faire du mal.
- Je sais.
- Cheryl t'a appelé, elle veut savoir si tu as répété.
J'hoche la tête puis pars vers la salle de répétition. La télévision se stoppe quelques secondes et les accords de la nouvelle chanson entre dans la pièce.
Cette chanson. La mélodie de ma vie. Je me stoppe contre la porte. La salle se remplie de la douce musique, je ferme les yeux instantanément. Puis sa voix jazzy s'élève dans les airs. Il dérouille ses cordes vocales sur cet air qui m'est si cher. Il chante, il chante et moi je vole. Je vole, je ne suis plus là.
Je sens la douce folie d'une nuit d'amour, je sens l'extase discrète d'un amour d'adolescent. Je sens l'amour envahir mes pores. Et je souris. Et j'ai tout oublié. Plus rien existe. Je sens la brise glaciale, de ce mois de décembre, s'introduit en mois mais je n'ai pas froid. L'amour de cette chanson me tient.
Quand les accords de la chanson s'arrêtent, mon c½ur cesse de battre si fort, ma peau se détend.
Mais je ne suis pas triste, mes parents viennent de me dire qu'ils m'aiment.
Ça m'a pas fait mal quand les accords se sont éteints. Non, ça ne m'a pas piqué le c½ur. Ça m'a seulement rassuré. Et j'en avais besoin.
***
Je suis dans ma chambre, assise sur mon lit quand Harry rentre.
- Qu'est ce que tu fais ?
Je range les photos, que je viens de sortir, dans leur boîte initiale. Harry vient s'asseoir sur mon lit.
- Qu'est ce que c'est ?
- Des photos.
- Je peux ?
J'hoche la tête et il prend les photos entre ses mains. Il les regarde. Une par une. Prenant le temps d'admirer les détails. Puis il tombe sur LA photo. Celle que j'ai regardé pendant des semaines après ma cure. Celle qui a tout changé.
Cette photo pourrait être magnifique. J'étais fière de la robe que je portais ce jour-là. C'était une robe blanche, longue, de la dentelle sur le corset. Elle avait appartenu à ma mère, j'avais pu la récupérer en fouillant dans nos cartons, ceux que je n'avais jamais voulu ouvrir. Puis j'avais pris la pose avec elle. Quand Joris avait développé les photos, c'était là qu'il avait vu. Les marques sur mon bras qu'on ne pouvait pas louper, c'était cette photo là qui m'avait tué. Tant que personne ne voyait mes cicatrices, elles semblaient ne pas vraiment exister. Et là, sur cette image, elles existaient vraiment. C'était vraiment arrivé.
Harry les voit aussi. Il détourne le visage et commence à se lever, avant de me rendre les photos. Il croise mon regard qu'à ce moment là.
- Cette photo a été prise il y a un an, jour pour jour. Cinq jours plus tard, j'entrai à l'hôpital.
- Je suis...
- Désolé. Je sais.
- Est-ce que tu..
- Je t'en veux pas.
Il hoche la tête. Il sait. Il sait que je mens mais il part en le sachant. Des cicatrices sur la conscience.
***
Il y a des jours, on ne souvient plus vraiment pourquoi on est tombé amoureux. On regarde LA personne et rien ne vient. Nos souvenirs ne semblent être que des rêves. De beau rêve mais des rêves tout de même. Les mots, les gestes sont oubliés. J'avais oublié. Je ne l'aimais plus. Alors quand il a passé sa main sur mes hanches devant ce public trop bruyant, je n'ai rien senti, seulement une gêne étrange.
Je me suis tournée vers lui, ce devait être un geste adorable, pour les autres. Moi je voulais juste qu'il arrête. Il m'a regardé et a souris avant de regarder de nouveau le public.
Mais je n'avais rien fait. J'étais restée sur place. Souriante. Désespérante. L'animateur jouait du suspens. Nous attendions de savoir qui du groupe, de Cher ou de moi allaient gagner.
Quand il a enfin arrêté ce suspens ridicule et qu'il a prononcé le nom de gagnant. Tout c'est passé comme dans un mauvais ralenti. Harry a lâché ma hanche alors que je continue de regarder le public, qui s'est mît à hurler encore plus fort. Tout le monde s'est mît à applaudir et Cheryl m'a prit dans ses bras. Je vois flou puis je me rends compte que c'est parce que les larmes ont brouillé vue. La scène reste comme dans un ralenti. Comme si tout était trop long. Cheryl me lâche et Harry écrase ses lèvres sur les miennes, avant de me sourire et de me prendre dans ses bras.
Cher reste en retrait, un étrange sourire aux lèvres. Quand Harry me lâche, elle vient me voir, me prend dans ses bras et je l'entends me dire : Félicitation.
Elle se recule et murmure quelque chose sur ses lèvres mais je ne l'entend pas, je ne le comprends pas, je ne le lis pas. Elle me sourit et continue d'applaudir mais je ne comprends pas ce qu'il se passe autour de moi.
Et si tout ça n'avait pas vraiment de sens. Et si tout ça ne servait, finalement, pas à grand chose. Je sens les larmes sur mes joues. Je souris au gens face à moi. Mais je ne sais déjà plus pourquoi je souris. Je me recule et finis par sortir de scène. Laissant les autres fêter ma victoire, les laissant fêter quelques choses dont ils semblent être heureux. Moi, je n'arrive pas à fêter ma victoire. Ce n'est pas vraiment ma victoire. Je n'ai rien gagné ce soir.
Je suis allée vers les coulisses, j'ai retiré non micro et l'ai lâché au sol. Puis je suis sortie par la sortie de secours. J'ai couru vers la ville. Ma robe traînant sur le sol. Il faisait froid, mais je n'ai senti que le vent dans mes cheveux. La ville éclairée me rassurait. J'ai continué à courir, avant d'atterrir devant un taxi, je me suis engouffrée sur le siège et je lui ai demandé de rouler. Sans point d'arrêt.
- Je vous reconnais. Vous êtes Malisa Riviera, la fille d'X-Factor.
Il me regarde par le rétroviseur. C'est un homme, noir, costaud. Il ressemble aux anges gardiens que l'on voit dans les films. Il est rassurant.
- D'ailleurs c'était pas la finale ce soir ?
J'hoche la tête.
- Qu'est ce que vous faites là alors ?
- J'ai gagné.
- Vous ne devriez pas être en train de faire un discours.
- J'ai préféré partir.
- Pourquoi ?
- C'était pas pour moi.
Il sourit dans le rétroviseur. Il roule dans les rues de Londres. Les lumières sont resplendissantes. Les lumières de Noël, accrochées sur les bâtiments, donnent à la ville quelque chose de plus mystérieux.
- Vous êtes une très bonne chanteuse.
Je lui souris.
- Merci.
- Et je pense que c'est quelque chose pour vous. Mais il n'y avait personne que vous aimiez là-bas.
Je baisse la tête.
- Certaines personnes me manquaient, oui.
- Je suis sur que vos parents ont adoré.
- Comment vous savez pour mes parents ?
- Oh vous savez, après toutes ses années de métier, je commence à comprendre le comportement des gens.
Je souris, puis je vois la photo sur le tableau de bord.
- C'est votre fille ?
Il hoche la tête.
- Comment s'appelle-t-elle ?
- Elle s'appelait Caroline.
- Que s'est-il passé ?
- Elle est morte, une balle perdue dans une cité.
- Je suis désolé.
- Merci.
Il s'arrête à un feu rouge et en profite pour se retourner.
- Vous n'auriez pas du partir Malisa.
- Je crois que si.
Il sourit, ses dents légèrement jaunies par les cigarettes dont je devine l'emplacement dans sa poche droite.
- Pourquoi ?
- Il n'y avait personne que j'aimais là-bas.
- Non, ça c'est ma réponse.
Je souris. Il repart sur les grandes avenues.
- J'étais trop seule. Généralement quand on gagne, on est pas seule.
- Vous n'étiez pas seule.
- Bien sur que si.
- Il y avait ce garçon, Harry.
- Je crois que si vous souriez en disant ça, c'est que vous avez découvert le poteau rose.
- Il vous aime.
- Il m'a détruite.
- Qui sait ? Peut être qu'il avait une bonne raison de ne pas répondre à vos mails.
Je relève la tête.
- Vous savez beaucoup de chose.
Il rit.
- Prenez le temps d'écouter les gens Malisa, il a sûrement une bonne raison.
- Si vous dites ça, c'est que vous la connaissais.
- Non. Je ne suis pas devin, seulement un chauffeur de taxi qui emmène ses clients là où ils veulent aller.
Je regarde par la fenêtre pendant qu'il se gare. C'est le foyer.
- Comment avez vous ... Non cette question est idiote.
Il rit de bon c½ur cette fois. Puis je me rends compte que je n'ai pas d'argent, il le voit et m'arrête.
- Je n'avais pas prévu de vous faire payer.
Je m'enfonce sur la banquette.
- Qui êtes vous ?
- Ce que vous voulez que je sois.
Je souris et ouvre la portière avant de sortir et de me raviser.
- Au fait, comment vous vous appelez ?
- Joe.
Il me sourit.
- Merci Joe.
- Y'a pas de quoi mademoiselle.
Je souris et pars vers dans le bâtiment. Quand je me retourne, le taxi a déjà disparu.
Je suis rentrée dans le bâtiment et Erica m'a sauté dessus quand elle m'a vu mais je suis directement allée dans le bureau de Joris. Il a relevé la tête.
- Malisa ? Qu'est ce que tu fais là ?
Il tend un regard vers sa télé, allumé sur X-Factor.
- Tu avais dit que tu ne m'abandonnerai pas Joris. Tu l'avais même juré. Ce soir, j'avais besoin de toi. Et tu n'étais pas là, ils m'ont tous prit dans leur bras, mais tu n'étais pas là. Tu as dit que j'étais comme ta fille mais un père n'abandonne pas sa fille, peut importe ses erreurs. Tu n'étais pas là. J'ai regardé le public et tu n'étais pas là. Je n'ai rien gagné ce soir. Au contraire, ça fait déjà plusieurs jours que j'ai tout perdu.
Je suis repartie sans attendre sa réponse. Je l'ai attendu m'appeler, courir vers moi. Mais il a arrêté de courir. Comme Harry. Et là, je me suis retournée. Il était à quelques mètres de moi.
- Tu as arrêté de courir.
- Quoi ?
- Si tu m'aimais vraiment, tu serais venu jusqu'à moi.
- Qu'est ce que tu veux dire ?
- Harry a cessé de courir le jour de l'audition, toi tu as cessé de courir aujourd'hui. Vous n'êtes pas si différent que ça.
Et je suis sortie. Le froid ne m'a pas glacé la peau. J'ai souris. Le taxi m'attendait. Je suis entrée et il a commencé à rouler.
- Pourquoi personne ne m'aime Joe ?
- Il vous aime Malisa. Il vous aime comme un père aime sa fille. Il ne sait pas comment faire.
- Pourquoi est-ce qu'il s'est arrêté de courir ?
- Parfois, les gens cessent de courir pas parce qu'ils n'aiment pas, simplement parce qu'ils ne savent pas comment continuer.
- Où m'emmenez-vous ?
- Dans un endroit où beaucoup de monde vous attend.
- Je sais pas si je suis prête pour ça.
- Vous l'êtes. Et si ça peut vous rassurer, Joris a déjà prit un taxi pour nous suivre.
Je me retourne et vois un taxi nous suivre de près.
- Vous croyez que j'ai mal agi.
Il hésite.
- Non, si vous n'aviez rien dit, il ne serait jamais venu.
- Vous êtes sur qu'il m'aime ?
- Oui. Il vous aime énormément.
- Et Harry ?
Il tourne le bouton de la radio. Une chanson en espagnol se fait entendre. Les accords d'une guitare de mélangent à une voix parfaite.
- Qu'est ce que cette chanson veut dire ?
- C'est l'histoire d'une jeune femme, amoureuse. Elle aime, elle aime trop. Et ce n'est pas réciproque. Il l'a quitte. Et quand il revient, il lui dit qu'il l'aime mais elle avait déjà oublié.
- Comment ça se finit ?
- Mal. Il l'a tue.
- Et qu'est ce que ça à voir avec Harry ?
- Je ne sais pas. Peut être rien.
Je vais pour lui poser une autre question mais il s'arrête devant les studios d'X-Factor. Je sors avant qu'il me rattrape.
- Personne ne pourra sauver votre vie, cette fois, Malisa, vous devrez vous en charger seule. Vous pouvez encore changer les choses.
Je fronce les sourcils sans comprendre sa phrase.
- Vous comprendrai !
J'entends Joris m'appeler mis je veux des explications de Joe mais à peine ai-je tourné la tête, que le taxi à déjà disparu. Je me dirige vers les studios avant que Joris me rattrape.
- Malisa attends.
Je me retourne.
- Je suis désolé. J'aurai du rester.
- Non. Tu as bien fait. Je dois y aller.
Je repars vers les studios.
- Attends. Tu veux que je vienne ?
Je me retourne.
- Non. Je vais y aller seule.
- Tu ne veux pas de moi ?
- Je n'ai plus besoin de toi.
***
***
J'espère que ce chapitre vous a plu :).
J'ai crée un article avec vos plus belles phrase pour décrire I Know Harry ;).
Citation
Enjoy.
Amandine xx
SheCouldntTellTheTrue, Posté le jeudi 25 avril 2013 17:08
gkfmsdkgmldjgiroegjdkfghdkjfghfkdlmfkslkqjflskjflsdsjfdljfemsljfriegjdlkjglds << Tu sais que je pourrais me contenter de ça , et tu devrais déchiffrer?
Mon dieu mais que dire quoi, trop de choses dans ce chapitre, trop de tristesse! Trop de taaaaaaaaaaaaaaaah! Déjà le début Cher qui ne veut plus parler à Mali ça me tue quoi.. Puis HArry, Harry a l'air de tellement être attachée à Mali.. J'ai hâte de savoir la suite tu sais?
Mali qui gagne xFactor, je sais pas pourquoi j'étais sûre qu'elle allait fuir.. Joe, ah mais lui je l'aime trop c'est un ange quoi! (Il m'a fait penser à Joseph) ! Par compte mon dieu l'etrevue Joris/Mali, MY GOD MAIS TU VEUX VRAIMENT ME TUER? C'était horrible, je veux pas qu'ils deviennent des étrangers :(
Bref je vais lirela suite ♥