
- Je crois que j'ai compris. Mais il faut que tu choisisses.
- Je peux pas. Si je choisis de vivre c'est que j'estime que ma vie vaut plus que la leur et ce n'est pas le cas. Mais je veux vivre. Je ne peux pas choisir. Il n'y a pas de troisième choix genre : Tout le monde vie ?
- Ce n'est pas une option, non.
- Très bien Klaus.
- Je m'appelle Joseph.
- Oui mais tu es devenu bien trop méchant pour porter le nom du père de Jésus. Alors, Klaus, qu'est ce qu'il se passe si je ne choisis pas ?
- Ce n'est plus toi qui décidera.
- Qui décidera ?
- Des personnes.
- C'est secret quoi.
Il me tend le bras. J'y glisse ma main et nous partons loin de la chambre d'hôtel d'Harry.
- Où sommes nous ?
- Dans la salle des pleures.
- Quoi ? C'est horrible comme nom.
Il rit.
- Pourquoi elle s'appelle comme ça ?
Il a changé de posture, mettant ses mains dans ses poches comme un agent immobilier sur le point de conclure une affaire mais voulant paraître cool.
- Quand quelqu'un meurt, il atterri ici. C'est ici que l'on juge si c'est une bonne personne ou non.
- Comment peut-on savoir ça ?
- Si une personne a fait de bonnes ou de mauvaises actions.
- Alors chacune de nos actions compte ?
Il hoche la tête.
- Mais pourquoi la salle des pleures ?
- Généralement, quand les personnes arrivent ici, elles pleurent.
- Ceci explique cela. Pourquoi tu m'as emmené ici ?
- Quand tu es mortes, tu es arrivée ici. Et pendant que l'on te jugeait, le conseil a décidé de te permettre de faire des vas et viens entre le paradis et la Terre.
- Pourquoi ?
- Tu étais, pour eux, la seule personne à pouvoir remettre Harry dans le droit chemin.
- Donc vous saviez déjà qu'il allait tuer après moi ?
- Oui.
Je cesse de parler pour regarder la pièce. Elle est petite, blanche complètement blanche. Un blanc qui te fracasse les yeux.
- Pourquoi tu me dis ça ?
- Tu as échoué.
J'hoche la tête.
- Quand on est pas au courant de sa mission, c'est dur de la mener à bien.
- Tu l'as connaissais.
Je lève un sourcil.
- Je comprends pas.
- Quand tu es arrivée ici, tu es passée devant les juges et tu as reçu ta mission.
- Je ne m'en souviens pas.
- C'est normal, personne ne s'en souvient, même ceux qui reste dans le ciel. Et tu le savais, parce que c'est ce que tu as fait ses deux dernières années. Tu as été avec Harry, essayant de le rendre meilleur.
- Mais je n'ai pas réussi.
- C'est pour ça que tu as ce choix. Si tu meurs à nouveau, les filles seront vivantes mais tu auras toujours la même mission.
- Et mon paradis ?
- Tu garderas ton paradis.
Je souris.
- Au fait, à quoi tu servais toi ?
- A te surveiller.
- Pourquoi tu ne m'as jamais parlé ?
- Je n'étais pas censé le faire.
- J'aurais aimé que tu le fasses. Je veux dire, je me sentais tellement seule parfois.
Il me regarde, secoue la tête et me tend le bras.
- Viens.
Nous atterrissons au cimetière. Je reconnais les deux tombes. J'y suis pas revenue depuis tellement longtemps.
- Pourquoi tu n'es jamais revenue ?
- C'était trop dur. Je me sentais pas de venir ici alors que j'étais morte.
- Tu leur manques.
- Pas autant qu'ils me manquent. Je les retrouverai un jour ?
- Oui, bien sur. Je peux leur transmettre un message si tu veux.
- Pour un messager, je ne m'attendais pas à moins.
Il rit.
- Dit leur que je les aime énormément. Et que j'essaye d'arriver vite.
Il hoche la tête.
- Je leur dirais mais tu peux venir ici. Ils t'entendent.
- Je viendrai.
***
- Qu'est ce que tu choisirais toi ?
Nous sommes sur le banc dans le cimetière. Regardant le lent vas et viens des personnes qui viennent visiter leur mari, leur femme, leur enfant, leurs amis, leurs parents. Les cimetières sont la représentation de la vie, on y croise la vie et la mort. C'est ici que l'amour est le plus fort, le chagrin et la peine ne sont rien par rapport à l'amour que l'on ressent ici.
- Je ne veux pas t'influencer dans ton choix.
- S'il te plaît, j'en ai besoin.
Il secoue la tête.
- Je ne saurais pas choisir.
Je ris.
- Alors comment tu veux que je choisisse ?
- J'en sais rien.
***
- Parle moi de toi.
Il me regarde.
- Qu'est ce que tu veux savoir ?
- Comment tu es devenu messager ?
- Quand je suis mort, les juges ont dit que j'avais une bonne âme. Que je pouvais la mettre au profit des autres, grâce à ça je pouvais retourner sur terre pour des missions.
- Donc ta femme et ta fille étaient qui ?
- Il existe des sortes d'images. Mes soi-disante femme et fille n'existaient pas, si quelqu'un devait venir chez moi, ils pouvaient tout de même voir des personnes qui bougeaient, parlaient mais qui n'étaient pas réelles. Ça s'appelle des Imaeris.
- Ce n'était pas plus simple de dire qu'elles étaient sortis ?
- Pendant deux ans, cela aurait fini par paraître suspect.
- Vu comme ça.
Il sourit, me tend le bras et nous atterrissons dans un parc.
- Où sommes-nous ?
- Au paradis.
- Tu plaisantes ?
- Non.
C'est un immense parc fleuri où il y a de nombreuse personne. Il y a même un coin jeu comme dans un véritable parc.
- Pourquoi tu m'emmènes ici ?
- Regarde.
Il pointe un banc où deux personnes discutent.
- Maman ! Papa !
Je cours vers eux alors qu'ils se retournent. Un sourire s'affiche alors sur leurs visages. Je saute dans leur bras. Ils sont restés les mêmes dans prendre une ride. Comme quand ils m'ont quittés. Il n'y a pas besoin de mot, juste de les toucher. Pour pouvoir aller mieux.
***
- Merci d'avoir fait ça.
- C'est normal.
- Quand es-tu mort ?
- En mil sept cent douze.
- Non ?
- Si !
- Wahou ! T'as, genre, connu Louis quatorze. Genre normal.
- J'étais de sa famille en vérité.
- Comment tu es mort ?
- Bêtement. Il y a eu une épidémie de Variole, je n'ai pas survécu.
- Quand tu dis que tu étais de sa famille. Tu étais qui exactement ?
- Un cousin du Nord.
- C'est assez étrange mais en même temps ça explique beaucoup de chose. Tu as une posture très droite, très royal en vérité.
- C'est comme ça qu'on se tenait.
- Tu as un peu gâché ta couverture en te faisant arrêter non ?
- Oui, je vais attendre quelque centaine d'année et puis on m'aura oublié.
- C'est super bizarre.
Il rigole.
- Je plaisante pas. Ça fait flipper. Tu as trois cent ans !
- C'est vrai que c'est bizarre.
Je cesse de parler parce que je me rappelle ce qu'il s'est passé, il y a quelques jours dans la prison.
- Je suis désolée pour...
- Ça va, j'avais déjà disparu.
- Quoi ?
- Je peux remonter au ciel quand je le décide quand il y a des situations critiques.
- Mais tes cris...
- Il fallait bien que je montre que j'étais "là".
- Mais c'était un Imaeris ?
- Oui.
Je prend ma tête entre mes mains.
- Je suis tellement rassurée !
Il pose sa main sur mon dos.
- Je suis désolée de t'avoir laisser croire que c'était vrai. Mais il le fallait.
- Si tu savais comme j'ai pleuré.
- Je sais, j'ai vu comme tu as réagi.
Il prend ma main et m'emmène dans mon paradis.
- Tu te souviens de la dernière fois que tu es venu ici ?
- Comment oublier ?
- On aime faire des mises en scène.
- Très bien réussi.
- Je trouve aussi.
Ici, tout est revenu à la normal. La même prairie, il m'emmène sous l'arbre.
- Est-ce qu'Harry le saura si les filles reprennent vie ?
- Non, tu devras lui expliquer.
- Et si je revis, qu'est ce qu'il se passe ?
- Les filles revivront quelques minutes avant de mourir sans être assassinée.
- Genre accident de voiture ?
- Oui.
- J'ai pris ma décision.
- Je t'écoute.
- Je vais mourir. Et faire revivre les filles.
- D'accord. Je savais que tu prendrais ce choix. Tu n'es pas la fille pendant la séance de maquillage.
- Tu crois ?
- Non, cette fille là aurait été égoïste.
Il va pour s'en aller.
- Tu n'es pas un méchant. Tu es Joseph.
- Merci.
- Tu viendras me voir ?
- Bien sur. Je vais avoir du temps.
Il s'en va cette fois. Me laissant seule. L'arbre commence à perdre chacune de ses branches pour finir par n'en laisser qu'une.
La mienne.
AsSiaBouaZza, Posté le samedi 27 avril 2013 15:47
Awwwwwwwwwwwwwwn elle a fait le bon choix si elle aurais choisis je serais deçus je suis vraiment contente! c'est troop mimi.